25/02/2016 : Fukushima, 5 ans après ...




Didier VOLA – Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire

2011 – 2016. 5 ans après la catastrophe de Fukushima et la fusion du cœur nucléaire de 3 des 5 réacteurs, des défis scientifiques et humains importants restent à relever qui concernent la reprise en main des installations, la maîtrise des rejets radioactifs et la protection de l’environnement, la remédiation des territoires contaminés et l’accompagnement du retour des populations dans les zones évacuées. Si des progrès considérables ont déjà été accomplis, ce chantier aux défis et aux moyens hors-normes devra se poursuivre pendant plusieurs décennies avant de pouvoir démanteler les réacteurs endommagés et de décontaminer la plupart des territoires affectés.

Actuellement les cœurs des réacteurs sont refroidis par des systèmes d’injection d’eau fiabilisés mais les pertes d’étanchéité des différentes barrières de confinement des réacteurs imposent de pomper, de retraiter et de stocker des quantités d’eau considérables. Avant de démarrer le démantèlement des réacteurs, les opérateurs japonais devront solutionner les pertes d’étanchéité des bâtiments et surtout retirer le combustible dégradé. Le retrait du combustible demandera des solutions technologiques nouvelles qui restent à développer et  imposent de progresser sur le diagnostic des situations réelles dans chacun des trois réacteurs endommagés.

Cinq ans après la catastrophe, la décroissance de la radioactivité et d’énergiques actions concertées de décontamination ont permis le retour de la population évacuée dans quelques villages. Ces chantiers de décontamination des lieux de vie et des terres agricoles vont se poursuivre en générant une quantité de déchets gigantesques qui nécessite le développement de filières de stockage et de retraitement spécifiques. Enfin un suivi en radioprotection et un travail d’accompagnement personnalisé considérable est nécessaire pour permettre le retour d’ici quelques mois de 30000 des personnes déplacées.

Après la présentation d’une courte vidéo rappelant les circonstances et le déroulé des accidents de Fukushima, la présentation s’attachera à proposer un panorama de la situation et de la feuille de route mise en œuvre par les opérateurs et le gouvernement japonais pour parvenir au démantèlement et à la décontamination des territoires. 

Par Didier VOLA,
Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire - Cadarache. Après un thèse sur la caractérisation des instabilités dues au frottement pour Renault, il intègre le CEA puis l’IRSN pour travailler successivement sur la modélisation du comportement des fluides viscoplastiques en collaboration avec des vulcanologues et l’IFPEN puis sur la simulation des incendies. Il prend finalement la direction d’un laboratoire de recherche en physico-chimie des radioéléments à l’IRSN. Récemment il a pris en charge la coordination à l’IRSN des activités de R&D sur les accidents graves pour les installations de fission mais aussi de fusion dont ITER.